Aspects techniques
Quelles sont les infrastructures prévues pour raccorder la centrale au réseau de distribution d’électricité ?
L’énergie est injectée sur le réseau mais physiquement, l’électricité va au plus proche de sa production. Les habitants de Saint-Pons seront les premiers alimentés pour peu qu’ils consomment en même temps que la production.
Aucune infrastructure de raccordement susceptible d’avoir un impact paysager n’est prévue.
Le groupement photovoltaïque étudie le raccordement au poste source le plus proche situé sur la commune de Barcelonnette. Les lignes seront enterrées.
Quelles sont les étapes et le calendrier du projet ?
FRISE
D’où viendront les panneaux solaires photovoltaïques ?
Ce choix n’est pas encore défini. A priori, ce seront des panneaux polycristallins, fixes (pas de trackers). Nous privilégions des entreprises qui assemblent les panneaux en France comme RECOM SILLIA. Malheureusement, 90% de la fabrication des cellules est asiatique, comme celle de tous les composants électroniques.
Quel est l’impact de la neige, de la grêle et du gel sur les panneaux ?
Les panneaux fonctionnent uniquement à partir du rayonnement solaire direct et diffus. Ils n’emmagasinent aucune chaleur et fonctionnent mieux par des températures basses. Ils sont inclinés vers le Sud : la neige glisse sur la couche de verre supérieure des panneaux, aucun déneigement n’est nécessaire. Les panneaux répondent à des normes de solidité et ils sont testés en laboratoire.
Comment peut-on se procurer les conclusions des études d’impact ?
Nous avons rédigé une fiche projet qui propose une synthèse des études et des conclusions. Vous pouvez également consulter le dossier complet sur le site de la Préfecture des Alpes de Haute Provence.
Télécharger la fiche projetQuelle est l’empreinte carbone du parc photovoltaïque sur la zone Nord ?
L’empreinte carbone est calculée à partir :
- du CO2 produit par l’installation de la centrale, qui représente 22 000 teq CO2, en prenant en compte :
- Le CO2 libéré par l’opération de défrichement (3 328 teq CO2)
- La perte de captage de CO2 pendant 25 ans ( 2 800 teq CO2) La fabrication des modules et du matériel (14 500 teq CO2)
- Le transport, la maintenance, le démantèlement (1 500 t CO2)
- de la quantité de CO2 évitée par le remplacement du mix énergétique actuel par l’énergie solaire photovoltaïque, qui représente environ 6000 tonnes de CO2 évitées par an, soit 150 000 teq CO2 sur 25 ans en comparaison avec le mix énergétique européen et 734 tonnes de CO2 évitées par an, soit 18 360 teq CO2 par rapport au mix énergétique français.
- du recyclage des matériaux qui génère des « crédits CO2 » par la mise à disposition de matériaux recyclés, faisant économiser 3 480 tonnes de CO2.
NB : L’opération de re-végétalisation et les travaux sylvicoles projetés n’apparaissent pas dans le calcul du bilan carbone de l’opération.
Quel a été le positionnement de la DGAC concernant la proximité de l’aérodrome ?
Dans un périmètre de 3 kilomètres autour des aérodromes, tout projet photovoltaïque doit se conformer à la note d’information technique en matière de photovoltaïque édictée par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC).
Pour ce faire, le projet de St-Pons a fait l’objet d’une étude de réverbération par un cabinet spécialisé (Solais) afin de choisir une implantation compatible avec les exigences de la DGAC. L’aviation civile sera consultée par la DDT en phase d’instruction du permis de construire et validera la solution technique retenue.
Pourquoi a t-on choisi le site Nord pour l’implantation d’une centrale au sol ?
- Le terrain est propriété de la commune. Il est bien orienté, bien exposé, situé en bordure d’aérodrome, du Riou Bourdoux, d’une ZAC et du Parc de loisir résidentiel.Il est situé sur une zone rouge du Plan de Prévention des Risques Inondation (PPRI) mais sans aléas forts : le service de Restauration en Territoire de Montagne (RTM) est favorable au projet ce qui n’est pas le cas du terrain situé rive droite du Riou Bourdoux.
- La forêt sur le terrain à l’Ouest est plus dense, avec plus de masques donc moins d’ensoleillement. Après analyse, il n’y a pas de terrains plus propices à la réalisation d’un projet photovoltaïque au sol sur la commune.
- La distance au poste source pour le raccordement a été également un critère de choix.
Environnement – Santé – Paysage – Risque
Les onduleurs sont-ils nocifs pour la santé ?
A plus d’un mètre d’un onduleur, les ondes mesurées sont inférieures à un appareil électronique. A 10 mètres de l’onduleur, il n’y a aucun impact. De plus, les postes techniques seront éloignés des lieux de vie.
Comment ce projet va t-il s’intégrer dans le paysage ?
Selon les conclusions de l’étude paysagère, le projet solaire de Saint-Pons est un projet réfléchi et viable en phase avec son paysage et ses habitants. Les grandes lignes de force : relief, cours d’eau, infrastructures diverses ont été le fondement de sa construction.
Par ailleurs, les mesures paysagères suivantes ont été intégrées au projet :
- Les panneaux auront des propriétés antireflets, suivant l’exigence aéronautique, qui atténueront également le ressenti visuel de la centrale par fort ensoleillement.
- Un écran végétal, composé de sujets adultes et d’arbustes, sera planté le long de la RD 900 et aux abords de l’aérodrome en Zone Nord.
- La frange boisée existante sera maintenue sur 15 mètres tout autour du projet pour bloquer les vues proches et atténuer les vues éloignées.
- Le projet sur la zone Nord sera scindé en 2 parties : la bande boisée entre les 2 parties sera conservée et valorisée afin de réduire l’échelle de perception.
Quelles sont les conclusions de l’étude d’impact ?
L’étude d’impact a été réalisée par les experts suivants :
- AUDDICE pour l’expertise sur les milieux naturel (faune et flore) et la rédaction de l’étude d’impact sur l’environnement, et des chapitres milieu humain et milieu physique ;
- Equilibre Paysage pour l’expertise paysagère.
L’étude d’impact sur l’environnement, rédigée à la suite de nombreuses expertises de terrain, met en exergue un projet respectueux de l’environnement et bien intégré au paysage. Les incidences résiduelles (après application des mesures d’évitement et de réduction) sont :
- faibles sur les milieux humain et physique ;
- faibles sur le paysage (voir 3.2) ;
- non significatives à faibles sur les habitats, la faune et la flore. En effet, l’ouverture d’un milieu très monospécifique et sur-représenté dans les environs proches devrait participer à la création d’une diversité d’habitats (zones ouvertes, lisières …). La forêt est en constante progression à l’échelle du département, cette information est confirmée par les services de l’Office National des Forêts.
Les mesures proposées par les experts ont été prises en compte par le porteur de projet si bien que le projet photovoltaïque de Saint-Pons n’aura que très peu d’incidence sur l’environnement :
- Un travail de re-végétalisation sera mené sur la zone nord avec un accompagnement d’experts du territoire comme l’Institut Méditerranéen de Biologie et d’Ecologie ou le Conservatoire Botanique Alpin qui ont déjà été sollicités à ce sujet.
- 113 000 € de travaux sylvicoles sont prévus dans les forêts de la vallée (plantation d’enrichissement en feuillus, dégagement et dépressage de mélèzes, peuplement épicéa… etc).
- Le bois coupé sera utilisé pour alimenter les chaufferies des réseaux de chaleur bois locaux.
- Une valorisation touristique du projet a été imaginée, ainsi que la mise en place d’un circuit pédagogique avec panneaux de sensibilisation et borne de recharge pour vélos électriques.
Que se passera t-il en fin d’exploitation ? Y aura t-il un suivi de l’activité faune/flore post-installation ?
Oui, il est prévu un suivi de l’activité faune/flore en cours d’exploitation pour constater l’impact du projet sur la biodiversité. En fin d’exploitation, le parc sera démantelé : la réversibilité de l’installation est totale et l’installation ne présente pas de risque sur son environnement.
Que deviennent les panneaux en fin de vie ?
En France, la filière de recyclage des panneaux photovoltaïques – gérée par PV Cycle – a mis en place un réseau de collecte de 177 points d’apport volontaire.
La première unité française dédiée de traitement des panneaux photovoltaïques en fin de vie de type « silicium cristallin » est implantée à Rousset, dans les Bouches-du-Rhône. Selon PV Cycle, l’usine atteint aujourd’hui un taux de valorisation de 94,7 % pour un module photovoltaïque à base de silicium cristallin avec cadre en aluminium. Les matériaux valorisés sont le verre ainsi que les fractions minoritaires potentiellement à forte valeur économique (silicium, métal, cuivre, argent…).
En 2019, ce sont plus de 5 000 tonnes de panneaux photovoltaïques usagés qui ont été collectés en France, soit près de 280 000 panneaux solaires en fin de vie recyclés à 94,7 %
Enjeux du territoire
Quels sont les bénéfices pour la commune et ses habitants ?
Les retombées économiques du projet bénéficieront en partie à la commune de Saint-Pons sous forme de loyer et taxes principalement, et sous forme de dividendes générés par la vente de l’électricité produite si elle le souhaite.
Un atelier de concertation sur l’ »utilisation des retombées économiques » a eu lieu le 4 avril 2019 sur des propositions locales d’utilisation des retombées économiques du projet aux élus de Saint-Pons.
Les citoyens seront invités à investir, soit via la coopérative locale, soit via Energie Partagée, quand le projet aura obtenu toutes les autorisations nécessaires. Le statut de sociétaire leur donnera voix au chapitre et accès à une partie des bénéfices du projet.
Les retombées fiscales profiteront également aux collectivités locales (CCVUSP, CD04).
Quel sera l’impact du projet sur la valeur des biens immobiliers à Saint- Pons ?
Dans un sens comme dans l’autre, il est impossible d’estimer un gain ou une perte de valeur immobilière due au projet. En revanche, les retombées économiques auront des conséquences bénéfiques sur le territoire communal. D’autant plus que les habitants seront consultés sur l’utilisation des retombées économiques locales.
Le projet n’est-il pas trop ambitieux pour Saint-Pons ?
Le projet s’inscrit dans la démarche Territoire à Energie Positive (TEPOS) engagée par le Pays SUD et poursuivie aujourd’hui par la CCVUSP. Pour information, l’objectif TEPOS est de diminuer par 2 les consommations d’énergie et de produire le reste en énergies renouvelables d’ici 2050.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, il est nécessaire d’avoir des projets d’énergie renouvelable de cette ampleur. Le projet de Saint Pons va produire 10 fois la consommation, toute énergie confondue, de la commune et alimenter la vallée de l’Ubaye.
L’implication citoyenne
A quel niveau le citoyen est-il impliqué ? A t-il son mot à dire ? Comment seront prises en compte les contributions des citoyens au projet ?
La population locale a été régulièrement informée sur le projet et invitée à participer à sa conception via un groupe de suivi qui s’est réuni régulièrement au cours des 3 années de développement et via des ateliers participatifs qui ont porté sur 3 thématiques :
- Les impacts environnementaux et paysagers du projet.
- L’utilisation des retombées économiques locales.
- La centrale comme support pédagogique : remorque photovoltaïque et circuit pédagogique.
Les personnes qui ont souhaité s’impliquer ont eu accès aux différents documents de travail et éléments d’études paysagères et environnementales, ont pu se prononcer sur les mesures ERC (Éviter, Réduire, Compenser) qui leur semblaient les plus pertinentes, le tracé d’un sentier pédagogique et les actions à mettre en place localement.
L’enquête publique sera un moyen supplémentaire pour tous les riverains et plus spécifiquement ceux concernés par le rayon d’affichage de 5 km autour du site, de s’informer et de donner leur avis sur ce projet pendant toute la durée de l’enquête.
Il est prévu par la suite, une dernière réunion publique pour lancer une levée de fonds qui invitera les habitants de la vallée et des environs à participer financièrement au projet.
Les modalités d’entrée et de sortie de la future société d’exploitation ainsi que les règles de cession des parts pour assurer la pérennité du groupement sont définies dans les statuts et le pacte d’associés. Le collectif d’habitants qui souhaitent investir dans la société pourra être consulté sur les documents en question en tant que futur actionnaire, dans le cadre du comité de pilotage. Pour l’instant c’est le rôle d’Énergie Partagée Investissement de s’assurer que ces règles sont bonnes et conformes au projet du territoire et à l’intérêt général.
Quelle est la part de l’investissement citoyen dans le financement de ce projet de 11 M€ ?
D’un point de vue financier, l’investissement total estimé pour cette puissance installée est de 11 M€.
Environ 85 % de ce montant sera apporté par un emprunt bancaire. Les 15 % restants, soit environ 1,65 M€ euros, seront apportés en fonds propres par les actionnaires.
La Société d’Eneconomie Mixte Sergies détiendra 50 % du capital. Le reste de cette société est réservé aux citoyens (via Énergie Partagée qui collecte l’épargne citoyenne à l’échelle nationale) et/ou aux structures et collectivités locales si elles le souhaitent.
Cet apport devra être réalisé après la finalisation du développement de la centrale (obtention des autorisations d’exploitation) et avant la signature de crédit bancaire, soit selon le planning du projet, courant 2022.
Qu’est-ce-que la coopérative EMU (Energie Moderne Ubaye) ?
C’est une coopérative composée d’élus et de particuliers motivés par la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables sur le territoire de la Vallée de l’Ubaye.
Les objectifs d’EMU sont les suivants :
- Élaborer des projets de production d’énergie à partir de ressources renouvelables à l’échelle locale en particulier en étudiant la faisabilité d’installation et d’exploitation de centrales de production d’énergies renouvelables et la vente de l’énergie produite ;
- Déclencher une dynamique locale citoyenne autour des questions énergétiques ;
- Favoriser les échanges entre élus, citoyens, associations, entreprises et administrations sur ces mêmes questions ;
- Mettre en place des actions de sensibilisation et de formation sur la maîtrise des consommations, et la production d’énergie renouvelable ;
- Favoriser la mise en place des moyens d’économies d’énergie (aides à l’isolation, etc.).
Existe t-il d’autres projets citoyens de ce type en France ?
Dans la typologie des projets de parcs au sol photovoltaïques citoyens, nous pouvons recenser quelques projets de 250 kWc en exploitation et quelques gros projets de l’ordre de 5 -10 MWc en cours de développement (Solaris Civis sur la commune de Ventabren notamment).
En France, à ce stade du projet, Saint Pons sera le plus gros parc au sol photovoltaïque détenu à 50 % par les citoyens via Energie Partagée, les collectivités et/ou une coopérative locale.